Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen
A la cafet au boulot (littéralement, l'endroit de l'étage où on prend le café), entre deux discussions sur la pluie et le beau temps ou sur le boulot, il y a de rares moments, fort appréciables où on arrive à discuter d'autre chose. Lors d'une de ces (rares) occasions, un collègue m'a conseillé un livre, qu'il disait offrir régulièrement aux gens lorsqu'il était invité chez eux. Tiens, ça m'a fait dresser l'oreille. Rares sont les personnes qui offrent un livre. On apporte facilement un bouquin, du vin, des chocolats. Mais un livre. Moi évidemment, j'adore. Je l'ai déjà fait. Mais je trouve ça toujours bien plus risqué.
Je me suis fait offrir ce livre Le bestial Serviteur du Pasteur Huuskonen de Aarto Paasilinna qui, comme son nom l'indique, est finlandais.
Comment dire ? Ce livre est étrange, déjanté. Impossible à résumer. Je vous livre la présentation de l'éditeur :
"Le pasteur Oskari Huuskonen traverse une mauvaise passe. Sa foi
vacille, son mariage bat de l'aile, ses prêches hérétiques lui attirent
les foudres de l'Eglise. Même la pratique du javelot ascensionnel,
sport a priori inoffensif, lui cause des ennuis. Comme si cela ne
suffisait pas, il va s'attacher à un ourson orphelin, prénommé Belzéb,
offert par ses ouailles. Il lui construit une tanière en prévision de
l'hiver, l'y rejoint en compagnie d'une charmante biologiste, s'y
adonne à des plaisirs peu platoniques. Il n'en fallait pas moins pour
que sa femme et son évêque le congédient... Huuskonen et Belzéb vont
partir à l'aventure. Un long périple qui les mènera de la mer Blanche à
Odessa, Haïfa, Malte ou Southampton, en quête d'un sens à leur
existence."
J'ai souri à maintes reprises, parfois franchement ri (intérieurement, car je rappelle que tout cela a lieu dans le RER, voire récemment, en bus+métro ;-) ). L'histoire n'a globalement ni queue ni tête. Le style ne m'a pas émerveillée non plus. Et pourtant, allez savoir, j'ai accroché. J'ai l'impression d'avoir réfléchi sans m'être usé le cerveau, d'avoir appris sans chercher à comprendre.
De là à lire toute la collec d'Aarto Paasilinna ? Non, peut-être pas. Mais qui sait ?