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18 novembre 2009

Heures souterraines - heures de chemin de fer

Des semaines d'absence. Et puis bizarrement on ne sait pas trop comment revenir.
Alors je profite de longues heures forcées dans le train. Au gré de réunions, l'une programmée de longue date, l'autre qui s'ajoute au dernier moment, un client qui veut me revoir (ah ah...), "ah oui, mais il est hors de question que je porte les mêmes sous-vêtements 2 jours de suite je n'ai même pas de brosse à dents, je n'avais pas prévu de rester ce soir." Qu'à cela ne tienne, je rentre sur Paris et reprends un train demain matin. Annuler un déj prévu avec une copine que j'aimerais revoir, annuler une fois de plus comme j'ai du annuler les derniers déj que je m'étais organisés ces deux derniers mois. Une fois un peu folle, qui m'épuise, mais m'apporte des satisfactions. A condition de ne pas aller au bout des limites physiques.
heures_souterrainesJe reviens au sujet du billet : longues heures de train, une bonne raison d'étrenner un de mes cadeaux d'anniversaire : Les Heures Souterraines de Delphine de Vigan. Autant vous prévenir d'emblée, je l'ai dévoré. Pour mon trajet du retour, j'aurai Biba et/ou un DVD. Mais pas mon livre. Ma présentation de dans 4 heures n'est pas prête, c'est la faute à Delphine.
Je vous copie-colle la présentation de l'éditeur volée sur le site d'amazon :
Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu'au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l'attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n'ait été dit, sans raison objective, Mathilde n'a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu'elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l'attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l'immense solitude qu'elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d'eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s'arrête. Autour d'eux s'agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au coeur d'une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l'on risque de se perdre sans aucun bruit.
Le style est simple, dépouillé. Probablement pas un grand style (mais qui suis-je pour le dire ???), mais il colle parfaitement à l'histoire. Ce livre fait mal. Vraiment. Parce que je pense que passé un certain âge, on peut tous y retrouver un bout de soi. Evidemment, pas forcément à 25 ans, l'âge du premier boulot, où la vie est encore plutôt rose pour beaucoup. Mais à mon grand âge, passé les 10 ans d'expérience professionnelle, la trentaine et les expériences affectives qui vont avec, on a connu des hauts, des bas, même ceux qui comme moi ont tout pour être heureux. L'histoire de Mathilde surtout a réveillé de mauvais souvenirs, ceux sur lesquels je tente de déposer un épais mouchoir depuis un an. Non je n'ai pas connu un harcèlement aussi acéré que celui auquel est soumise Mathilde, mais oui, j'ai connu quelque chose de très approchant et oui, moi aussi, j'ai filé ma dém, moi aussi j'ai eu du mal à mettre un mot sur la chose, à en parler. Je n'ai pas tout avoué. Ce livre est déprimant. Mais aussi je me sens moins seule, un an après, je me sens après coup comme légitimée dans la vision des choses que j'avais à l'époque.
Et puis en même temps, je ne peux m'empêcher d'espérer que Mathilde retrouve un fil de la vie plus fluide, comme moi. Je sais que c'est possible. Et puis aujourd'hui, je me dis aussi que c'est grace à ces as (pourvu qju'ils ne soient ni trop bas ni trop nombreux) qu'on peut profiter des hauts, les susciter, ou tout du moins profiter des "non-bas".
J'ai envie de lire le précédent roman de Delphine du Vigan. Yapuka !

Et puis repasser ici, de temps à autre, tout de même...

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Commentaires
M
Le plus dur dans les fugues, ce n'est pas de partir, c'est de revenir :-) Welcome back !
B
Contente de te relire!
O
bah oui tout de même...
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