Bip ! Bip ! Bip !

Non ce n'est pas le bruit de la caisse enregistreuse de Anna Sam que j'imite. Bien que j'ai lu son livre. Quelle intro, j'suis (presque) fière de moi ;-) Mouais attendez la suite... Autant son blog me plaisait beaucoup et je prends toujours beaucoup de plaisir à le lire, autant je suis restée sur ma faim avec son livre.
Comment le dire (je l'écris parce que ça fait au moins 10 phrases que j'écris puis efface, mais si je ne le vous dis pas, mon manuscrit ne le dira pas non plus ;-) )... En gros, sur son blog, elle s'efforce de ne pas prendre parti : ni pour la caissière qui serait systématiquement défendue contre les vilains clients qui ne peuvent que vilains, ni pour le client à défendre parce qu'il n'aurait affaire qu'à des caissières bêtes, fainéantes j'en passe et des meilleures. En tout cas, c'est comme cela que j'avais perçu son blog : ayant l'objectif de faire prendre conscience à tout un chacun (dont moi) que le métier de caissière comporte nombre de difficultés dont on n'a absolument pas conscience tant qu'on ne l'a pas exercé, mais sans volonté de pointer du doigts tous les clients.
En lisant son livre, on se rend compte de la différence entre la tenue d'un blog et le passage dans le monde de l'Ecriture, la vraie. Et je ne crois pas que ce soit du snobisme de ma part. Les deux genres "littéraires" peuvent tout à fait coexister, mais passer de l'un à l'uatre n'est pas si évident. Sur un blog, on est plutôt dans le registre de la chronique, la nouvelle, le texte court (au sens de "qui peut se lire en une fois", ce qui fait déjà une unité de mesure sacrément élastique ;-) ). On vise donc à être percutant. Dans un livre (que ce soit roman, essai, autre) le lecteur est supposé le lire en plusieurs fois, il faut réussir à capter son attention sur le long terme, qu'il ait envie d'y revenir. Les subtilités et nuances des raisonnements (pour les essais) ou des personnages et situations (pour les romans) sont autant d'atouts pour ce faire. J'ai personnellement trouvé que le livre faisait ressortir une vision très manichéenne, prenant le parti de la caissière, ne se positionnant jamais de l'autre côté du tapis roulant.
Alors que le blog m'a montré quelques petits travers que j'avais au passage en caisse (à mon sens, de tous petits, dont je n'avais pas idée qu'ils pouvaient perturber le travail de la caissière), autant le livre m'a laissée froide. J'en aurais presque pensé "que cette caissière est pénible". Je préfère en rester au blog, pour continuer -le cas échéant- à prendre conscience de mes erreurs afin de pouvoir les corriger.
Par ailleurs, j'ai retrouvé dans le livre un bon nombre des billets que je connaissais sur le blog. Comme une impression de redite.
J'étais d'autant plus déçue que je l'ai acheté avec un a priori plutôt positif... Considérant aussi que l'auteure a déjà eu droit à sa part de pain noir avec ces années de caissière, j'ai longuement hésité avant de commenter sur mon blog. Et puis... Après les soupçons qui ont pesé sur les blogs culinaires accusés de faire preuve de complaisance avec les marques/produits testés, même si mon blog n'a aucun lien publicitaire, n'a acune prétention de lancer des modes, influencer quoi que ce soit... Je me suis dit que si je commence à pratiquer la censure, c'est le début de la fin. Et comme je l'ai dit, mon blog est suffisamment confidentiel pour ne pas influer sur les ventes d'un livre :-D
Exprimer ma déception ne veut pas dire que le livre est nul. Juste que je n'y ai pas trouvé ce que j'y attendais. Ceci étant, il a forcé ma réflexion sur la pseudo notoriété acquise grâce aux blogs.

En conclusion, inutile de me supplier, je n'écrirai pas de livre :-D Ah, parce que vous ne comptiez pas me demander ?

Comments

[2L]

et ben t'as raison de le dire. inutile de complexer. ceci dit, en ce moment,je rêverais de lire n'importe quoi qui ne soit pas de finances, marketing ou compta...la reprise d'études a ses revers parfois...ou ses avantages pour éviter des déboires comme ça :)